Faut-il s'inquiéter pour le dos de Thomas Pesquet ?


Après avoir passé 6 mois dans la Station Spatiale Internationale (ISS), Thomas Pesquet est rentré début novembre sur Terre. La conquête de la Lune avec le projet Artémis reprendra en Février 2022 et Thomas Pesquet se voit déjà s’envoler vers la Lune. Cependant des scientifiques craignent que le fait de passer des périodes prolongées en microgravité, puisse avoir des effets négatifs sur la colonne vertébrale des astronautes ! La Nasa est très attentive à ce sujet.

Comment réagissent les os dans l'espace ?

Dans l’espace, sans la gravité terrestre, les os des astronautes perdent de leur densité, comme l’a démontré une étude publiée sur le site de Nature en 2020. Sans cette pression vers le bas, la colonne vertébrale a aussi tendance à s’allonger, comme le relevait en 2018 l’astronaute japonais Norishige Kanai qui avait tweeté à ce sujet. « Je ne suis que dans l’espace depuis trois semaines et je n’ai pas grandi comme ça depuis le collège », notant qu’il avait grandi de neuf centimètres en si peu de temps !

Comment réagissent les muscles dans l'espace ?

En effet, pour chaque mois passé dans l’espace, la densité des os porteurs des astronautes diminue d’environ 1% s’ils ne prennent pas des dispositions pour ralentir cet effet, explique la Nasa sur son site internet ! 

Six membres d'équipage de la NASA ont été étudiés avant et après avoir passé quatre à sept mois en microgravité dans la station spatiale internationale. Chaque astronaute a subi une imagerie par résonance magnétique (IRM) de sa colonne vertébrale avant sa mission, immédiatement après son retour sur Terre et à nouveau un à deux mois plus tard. Les données ont été obtenues dans le cadre d'une étude financée par la NASA et dirigée par Alan Hargens, professeur de chirurgie orthopédique à la faculté de médecine de l'UC San Diego  et Jeffrey Lotz.

L'objectif des chercheurs était de comprendre les facteurs qui affectent la force de la colonne lombaire et les lombalgies pendant les vols spatiaux de longue durée, ainsi que la réponse de la colonne après le retour à la gravité terrestre. Les maux de dos sont fréquents lors des missions prolongées, plus de la moitié des membres d'équipage faisant état de douleurs vertébrales. Les astronautes présentent également un risque accru d'hernie discale dans les mois qui suivent le retour d'un vol spatial soit environ quatre fois plus élevé que chez les témoins appariés.

Les examens IRM ont révélé une atrophie significative de la masse des muscles paraspinaux pendant le séjour des astronautes dans l'espace. Il s'agit des petits muscles connectés aux vertèbres, qui contribuent à soutenir et à prévenir le désalignement de la colonne vertébrale et permettent le mouvement du tronc.

Le ratio des muscles paraspinaux a diminué de 86 % avant le vol à 72 % immédiatement après le vol. Lors du suivi, le ratio s'est rétabli de 81 %, mais était toujours inférieur à la valeur avant le vol.

Ces résultats suggèrent des mesures préventives possibles pour réduire les effets des vols spatiaux sur la colonne vertébrale. Par exemple, des exercices de renforcement du tronc, et des étirements,  comme ceux recommandés pour les patients souffrant de maux de dos sur Terre, pourraient être ajoutés au programme d'entraînement des astronautes !


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