Douleurs chroniques et insomnies : un duo qui favorise les arrêts maladie !

Les douleurs musculosquelettiques (douleurs articulaires, dorsales, lombaires, fibromyalgies, arthroses…) touchent des millions de Français chaque année. Ces douleurs ne sont pas qu’un désagrément quotidien : elles sont l’une des premières causes d’arrêts de travail de longue durée en Europe. Et pourtant, toutes les personnes qui souffrent n’en arrivent pas là. Pourquoi certains patients basculent-ils vers l’arrêt maladie prolongé quand d’autres parviennent à maintenir leur activité professionnelle malgré la douleur ? Une vaste étude norvégienne a cherché à mieux comprendre ces mécanismes. Et les résultats sont aussi inattendus que éclairants.
Une étude XXL sur plus de 38 000 travailleurs
Dans cette vaste étude menée en Norvège, les chercheurs ont analysé les données de plus de 38 000 adultes âgés de 20 à 62 ans, suivis pendant plusieurs années grâce à une importante cohorte de santé publique. Chaque participant a également complété des questionnaires détaillés portant sur plusieurs aspects de sa santé et de son mode de vie :
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les douleurs musculosquelettiques, définies par la présence de douleurs ou de raideurs musculaires et articulaires persistantes depuis plus de trois mois
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le niveau d’activité physique pratiquée durant les loisirs
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les troubles du sommeil, incluant l’insomnie, les réveils nocturnes fréquents et les difficultés d’endormissement.
L’ensemble de ces informations a ensuite été croisé avec les données issues des bases nationales de la sécurité sociale norvégienne, permettant d’identifier les cas d’arrêts maladie prolongés (plus de 31 jours consécutifs) liés à des troubles musculosquelettiques.
Le sommeil, facteur clé ignoré
Premier enseignement majeur, les troubles du sommeil décuplent le risque d’arrêt longue maladie en cas de douleurs musculosquelettiques.
Chez les personnes souffrant de douleurs chroniques et cumulant des symptômes d’insomnie :
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le risque d'arrêt maladie était multiplié par 4 chez les femmes âgées de 30 à 49 ans ;
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et multiplié par près de 5 chez les hommes du même âge.
Ce lien était particulièrement marqué entre 40 et 60 ans, période souvent charnière de la vie professionnelle.
En d’autres termes, la combinaison douleurs chroniques et insomnie forme un cocktail explosif pour l’arrêt maladie longue durée.
Pourquoi ? Parce que le sommeil et la douleur s’alimentent mutuellement. Le manque de sommeil perturbe les mécanismes de régulation de la douleur, favorise la fatigue, diminue la concentration et affaiblit la tolérance à l’effort, ce qui aggrave les douleurs existantes.
L’activité physique, toujours bénéfique
Surprise : le niveau d'activité physique n’a pas montré d’effet protecteur net sur le risque d’arrêt longue durée pour troubles musculosquelettiques.
Que les participants aient une activité physique faible, modérée ou élevée, le risque d’arrêt longue maladie restait relativement stable en cas de douleurs chroniques.
Cela ne signifie pas que l'activité physique est inutile, bien au contraire : bouger reste essentiel pour la santé cardiovasculaire, le moral, la prévention d'autres maladies chroniques et même la gestion de la douleur. Mais dans cette étude, elle ne semblait pas jouer un rôle déterminant pour éviter un arrêt maladie prolongé lié aux douleurs musculosquelettiques.
Le risques d’arrêt maladie augmente avec l’âge
L'étude révèle une progression nette du risque d'arrêt maladie longue durée lié aux troubles musculosquelettiques avec l'âge. Chez les femmes, il passe de 3,7 % avant 30 ans à plus de 11 % après 50 ans. Même tendance chez les hommes, de 2,7 % à 7,1 % sur les mêmes tranches d’âge. Plus les années passent, plus les douleurs articulaires, les troubles du dos ou du cou pèsent sur la qualité de vie et la capacité à travailler.
La chiropraxie, en s’appuyant sur des soins adaptés et des conseils de prévention personnalisés, peut jouer un rôle clé dans cette stratégie préventive tout au long de la vie active.