Quand un métier sédentaire favorise les douleurs de dos : l’exemple des conducteurs de bus

Chaque jour, les conducteurs de bus parcourent nos villes, assurant les trajets domicile-travail, les déplacements scolaires, les courses du quotidien. Ce métier essentiel à la vie urbaine cache pourtant une réalité moins visible : une forte exposition aux douleurs musculosquelettiques et aux risques psychologiques.
Un métier sédentaire à haut risque
Au Portugal, une étude récente a suivi 139 conducteurs d’une société municipale de transport. En moyenne âgés de 46 ans, avec près de 15 années d’ancienneté, ces professionnels passent l’essentiel de leur journée assis derrière leur volant. Dans cet échantillon : plus de 40 % des conducteurs étaient en surpoids et près de 24 % en situation d’obésité. Plus inquiétant encore, près d’un tiers d’entre eux n’a aucune activité physique en dehors de leur travail.
Les contraintes du métier combinées à un manque d’activité physique entraînent une augmentation considérable de risque de troubles musculosquelettique.
Le dos et le cou, principales causes de douleur
Les douleurs lombaires ont été les plus nombreuses identifiées : 68,3 % des conducteurs ont souffert du bas du dos au cours des 12 derniers mois. Viennent ensuite les douleurs cervicales (57,2 %), mais aussi des douleurs aux épaules, aux hanches et aux genoux.
Près de 40 % des conducteurs déclarent que ces douleurs ont un impact sur leur vie quotidienne et professionnelle.
Plusieurs facteurs en lien avec leur métier expliquent ces troubles :
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la position assise prolongée,
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les vibrations du véhicule,
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les gestes répétitifs (manœuvres, freinage, accélérations),
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et l’état parfois dégradé des routes (nid-de-poule, pavés, ralentisseurs...).
L’état de santé mentale impacte fortement la survenue de ces douleurs
L’étude met aussi en lumière un lien étroit entre douleurs physiques et souffrance psychologique. Ainsi :
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42 % des conducteurs présentent un niveau élevé de burn-out personnel,
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47 % souffrent de burn-out professionnel,
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près de 7 % sont en dépression sévère ou très sévère,
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12 % présentent une anxiété sévère,
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et 8 % souffrent d’un stress élevé.
On note une corrélation entre les douleurs du dos et les troubles psychologiques favorisant un véritable cercle vicieux. Les douleurs lombaires, cervicales et les tensions des épaules alimentent la détresse psychique, qui, en retour, majore les douleurs.
Des solutions existent
Pour mieux comprendre les contraintes physiques du poste de conduite, les chercheurs ont utilisé des outils de capture de mouvement. Résultat : certaines lignes de bus exposent les conducteurs à un risque plus élevé de troubles musculosquelettiques, notamment sur les anciens modèles de véhicules. Les bus les plus récents (mis en service après 2018) offrent des améliorations ergonomiques, mais ne suffisent pas à compenser les mauvaises conditions routières.
L’étude propose plusieurs pistes d’action :
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améliorer l’ergonomie des postes de conduite (sièges réglables, suspensions adaptées, commandes accessibles),
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varier les trajets pour limiter les contraintes répétitives,
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proposer des programmes de prévention associant exercices physiques, gestion du stress et suivi médical régulier.
Pourquoi sommes-nous tous concernés ?
Si cette étude cible les conducteurs de bus, ses enseignements s’appliquent à de nombreux métiers sédentaires et répétitifs : chauffeurs routiers, livreurs, caristes, opérateurs de machine, employés de bureau…
Dans tous ces métiers, la prévention des troubles musculosquelettiques doit associer ergonomie, activité physique et prise en charge psychologique.
Chiropraxie et troubles musculosquelettiques
La chiropraxie s’adresse précisément à ces troubles. Elle vise à soulager les douleurs lombaires, cervicales, les sciatiques ou encore certaines tendinopathies. Le chiropracteur, en proposant une prise en charge personnalisée, cherche à diminuer les symptômes et à prévenir leurs récidives. Plusieurs études reconnaissent aujourd’hui l’efficacité des outils utilisés par les chiropracteurs, notamment dans la prise en charge des lombalgies chroniques.