La chiropraxie : prise en charge adaptée et sûre face aux cervicalgies des seniors

Avec l’âge, la douleur cervicale devient un véritable fléau silencieux. Raideurs au niveau du cou, mobilité réduite, douleurs persistantes… Environ 20 à 30 % des personnes de plus de 65 ans en souffrent régulièrement, souvent en lien avec l’arthrose cervicale. Face à ces douleurs du quotidien, la tentation est grande de recourir aux médicaments. Mais chez les seniors, ces traitements peuvent entraîner des effets secondaires lourds : chutes, troubles de l’équilibre, confusion, voire dépendance. C’est pourquoi les recommandations médicales actuelles privilégient de plus en plus les approches non médicamenteuses. Parmi elles, la chiropraxie suscite un intérêt croissant. Une étude récente menée aux États-Unis apporte justement un nouvel éclairage sur la sécurité de cette prise en charge. Décryptage d’une option thérapeutique très bénéfique pour de nombreux patients âgés.

Chez les personnes âgées, soulager la douleur n’est jamais anodin. Les antalgiques classiques, et plus encore les opioïdes, exposent à de nombreux risques : pertes d’équilibre, troubles de la mémoire, confusion, voire dépendance. Autant d’effets indésirables qui peuvent transformer une simple douleur en véritable cercle vicieux. C’est pourquoi, partout dans le monde, les recommandations médicales privilégient aujourd’hui les approches non médicamenteuses dès la première consultation, surtout lorsqu’il s’agit de douleurs non spécifiques comme les cervicalgies.

Parmi ces alternatives, la chiropraxie occupe une place croissante. Mais jusqu’à présent, peu d’études avaient permis de comparer la sécurité des soins chiropratiques face aux prises en charge médicales plus traditionnelles, notamment chez les patients âgés, plus vulnérables aux complications. C’est précisément pour combler ce manque que des chercheurs américains ont mené une étude approfondie, en analysant différentes approches de traitement de la cervicalgie chez des seniors affiliés au système Medicare, l’équivalent américain de notre Assurance Maladie.

Pour mener cette étude, les chercheurs ont analysé 56 000 dossiers médicaux de patients âgés de 65 à 99 ans, tous venus consulter pour un nouvel épisode de douleur cervicale. Ils ont comparé différentes prises en charge selon le type de traitement reçu. Certains patients avaient été orientés directement vers un chiropracteur et avaient bénéficié de manipulations vertébrales. D’autres avaient consulté un médecin généraliste, certains sans recevoir de traitement médicamenteux et d’autres avec la prescription d’antidouleurs.

Les résultats obtenus sont particulièrement positifs pour la chiropraxie. Les patients pris en charge par un chiropracteur présentaient un risque d’événement indésirable réduit de 14 %, en comparaison avec les patients ayant suivi un parcours médical classique. À l’inverse, les patients ayant reçu des antalgiques prescrits voyaient leur risque de complications augmenter de 8 %. Ces événements indésirables regroupaient notamment les effets secondaires graves liés aux médicaments, les surdosages et les hospitalisations.

Globalement, les soins chiropratiques apparaissent donc comme une option plus sûre, limitant les complications souvent redoutées chez les patients âgés, particulièrement sensibles aux effets des traitements médicamenteux. Pour le Dr Whedon, qui a dirigé les travaux, ces résultats confirment l’intérêt croissant des approches non pharmacologiques dans la gestion des douleurs cervicales : « Ces résultats suggèrent que les patients qui reçoivent d’abord des soins chiropratiques sont moins susceptibles de subir des complications médicales. »

Autre observation révélatrice de l’évolution des pratiques médicales : seuls 8 % des patients inclus dans l’étude avaient reçu une prescription d’antidouleurs dès la première consultation. Un chiffre qui montre que de nombreux médecins appliquent déjà les recommandations en privilégiant des alternatives thérapeutiques dès la prise en charge initiale.

Pour les patients âgés, ces résultats confirment que la chiropraxie constitue une alternative sûre et efficace pour soulager les douleurs cervicales sans exposer à des risques supplémentaires liés aux traitements médicamenteux. Cette approche permet de limiter les complications, tout en offrant une prise en charge adaptée aux particularités physiologiques du grand âge.

Du côté des professionnels de santé, cette étude encourage à intégrer plus systématiquement la chiropraxie dès les premières étapes de la prise en charge des douleurs cervicales. En privilégiant cette orientation précoce, les praticiens pourraient contribuer à réduire le poids des complications iatrogènes – effets indésirables médicamenteux - souvent observées chez les seniors.

L’équipe du Dr Whedon entend d’ailleurs poursuivre ses recherches. De nouvelles études, financées par les National Institutes of Health (NIH), sont déjà en préparation pour évaluer encore plus largement l’efficacité et la sécurité des soins non médicamenteux dans la prise en charge des douleurs rachidiennes chez les personnes âgées.