Le vieillissement de la population mondiale fait exploser les troubles musculosquelettiques


Alors que l’espérance de vie s’allonge partout dans le monde, une autre réalité s’impose : celle de l’augmentation des cas de douleurs articulaires, musculaires et rachidiennes. Une étude internationale publiée en 2025 dans Annals of the Rheumatic Diseases a pour la première fois mesurée l’impact du vieillissement mondial sur la santé musculosquelettique dans 204 pays et territoires. Entre 1990 et 2021, le nombre de personnes souffrant de troubles musculosquelettiques (TMS) a presque doublé, et dans un tiers des pays, le vieillissement est désormais le principal facteur de cette progression.

Le monde vieillit à un rythme sans précédent

En 1990, le monde comptait environ 325 millions de personnes âgées de 65 ans et plus, soit 6,1 % de la population mondiale. Trente ans plus tard, en 2021, ce nombre a plus que doublé pour atteindre 770 millions de seniors, représentant près de 10 % de l’humanité.

Selon les projections des Nations Unies, cette tendance va se poursuivre : d’ici 2050, les plus de 65 ans pourraient représenter 16 % de la population mondiale, soit 1,6 milliard de personnes.

Cette évolution s’explique par plusieurs facteurs : les progrès médicaux, une meilleure qualité de vie et la baisse de la natalité. Mais cette transition démographique s’accompagne aussi de nouveaux défis. Le vieillissement de la population entraîne une augmentation des maladies chroniques, en particulier des troubles articulaires et musculaires. Ces affections limitent la mobilité, altèrent la qualité de vie et exercent une pression croissante sur les systèmes de santé.

Explosion des troubles musculosquelettiques : 152 millions de nouveaux cas en 30 ans

Les troubles musculosquelettiques regroupent un vaste ensemble de maladies touchant les muscles, les articulations, les tendons ou les os. Ils incluent notamment l’arthrose, les douleurs du dos comme les lombalgies ou les cervicalgies, mais aussi la goutte, la polyarthrite rhumatoïde et d’autres douleurs chroniques liées à l’âge ou à l’usure naturelle du corps.

En 2021, ces affections ont concerné 367 millions de nouveaux patients dans le monde, un chiffre en forte hausse. Au total, 1,69 milliard de personnes vivaient cette année-là avec un trouble musculosquelettique.

Les conséquences sont lourdes : ces maladies ont entraîné 161,9 millions d’années de vie perdues ou vécues avec un handicap, un indicateur que les chercheurs nomment DALYs (Disability-Adjusted Life Years), c’est-à-dire les années de vie ajustées sur l’incapacité.

En trente ans, la situation s’est nettement aggravée : on compte 152 millions de nouveaux cas supplémentaires, 822 millions de malades chroniques de plus, et 76 millions d’années de vie en bonne santé perdues.

La corrélation entre vieillissement de la population et augmentation des TMS

L’étude montre que le vieillissement de la population est à lui seul responsable d’environ un tiers de l’aggravation mondiale des troubles musculosquelettiques. Entre 1990 et 2021, l’augmentation du nombre de personnes âgées a provoqué 59,4 millions de nouveaux cas, soit 299 millions de patients supplémentaires vivant avec ces pathologies, et 27,2 millions d’années de vie perdues.

En d’autres termes, le vieillissement explique 27,6 % de la hausse des nouveaux cas, 34,6 % de l’augmentation du nombre de personnes atteintes et 31,6 % de la progression du handicap lié à ces maladies.

Cependant, cet impact n’est pas le même partout dans le monde. Les pays à revenu intermédiaire, dits à “indice sociodémographique moyen”, sont les plus touchés. Ils connaissent une transition démographique rapide, mais leurs systèmes de santé restent encore fragiles pour répondre aux besoins croissants d’une population vieillissante.

En Asie de l’Est, par exemple, plus de 68 % de la hausse des cas chroniques sont directement liés au vieillissement. En Europe de l’Ouest, ce phénomène constitue également un facteur majeur d’augmentation des douleurs articulaires et des maladies dégénératives. À l’inverse, en Afrique subsaharienne, où la population reste beaucoup plus jeune, l’impact du vieillissement demeure encore limité.

Des différences marquées entre les sexes

L’étude révèle également des différences marquées entre les hommes et les femmes, selon le niveau de développement des pays.

Dans les nations à revenu élevé, les hommes sont désormais plus touchés par les effets du vieillissement sur la santé articulaire. Cette évolution s’explique notamment par l’allongement de leur espérance de vie, mais aussi par une plus forte exposition à des métiers physiquement exigeants et à des facteurs de risque tels que la consommation de tabac et d’alcool, bien connus pour favoriser les troubles musculosquelettiques.

À l’inverse, dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, ce sont toujours les femmes qui restent les plus concernées. Elles cumulent souvent plusieurs désavantages : un accès restreint aux soins, des carences nutritionnelles et une exposition importante au travail domestique ou agricole, souvent exercé dans des conditions pénibles.

Ces inégalités sociales et sanitaires se traduisent, dans de nombreux pays du Sud, par un vieillissement moins favorable à la santé articulaire féminine.

L’arthrose, principale conséquence du vieillissement

Les douleurs liées à l’arthrose sont responsables de 61 % de l’augmentation des années de vie vécues avec un handicap attribuées au vieillissement, et représentent la première cause de douleur chronique liée à l’âge dans près des trois quarts des pays étudiés.

Viennent ensuite la goutte et la polyarthrite rhumatoïde, deux affections dont la fréquence augmente également fortement avec l’avancée en âge.
Dans les pays à faible développement, c’est en revanche la douleur cervicale qui progresse le plus, probablement en lien avec des conditions de travail physiques exigeantes et la répétition de postures contraignantes.

Ces résultats soulignent que le vieillissement agit comme un amplificateur de maladies déjà présentes : il transforme des douleurs ponctuelles en affections chroniques pouvant devenir invalidantes.

Prévenir et accompagner le vieillissement

Les chercheurs rappellent que le vieillissement n’est pas une fatalité. Il s’agit plutôt d’un défi collectif, qui appelle à une adaptation des politiques de santé publique. Pour bien vieillir, il faut agir sur plusieurs leviers complémentaires :

  • Prévenir dès le plus jeune âge, en encourageant une activité physique régulière, le maintien d’un poids de forme et une hygiène de vie équilibrée ;

  • Améliorer l’ergonomie au travail et à domicile, afin de réduire les contraintes mécaniques sur les articulations ;

  • Assurer une prise en charge à long terme, pour limiter les handicaps, préserver la mobilité et soutenir l’autonomie des seniors.

La chiropraxie s’inscrit pleinement dans cette approche globale. La prise en charge chiropratique s’intègre dans une démarche préventive et fonctionnelle : elle vise non seulement à soulager les douleurs existantes, mais aussi à éviter leur réapparition. Associée à une activité physique adaptée et à des conseils d’hygiène de vie, la chiropraxie peut devenir un allié essentiel du vieillissement actif et autonome.


Articles similaires

Derniers articles

Les chiropracteurs français dressent le portrait de leur profession

Soulager la douleur du genou grâce à la manipulation vertébrale : une étude confirme son efficacité sur le syndrome fémoro-patellaire

Quels sports pratiquer quand on souffre d’arthrose du genou ?

Catégories


Création et référencement du site par Simplébo Simplébo

Connexion