Au Danemark, médecins et chiropracteurs suivent une formation universitaire commune


Avec la Suisse et le Québec, le Danemark est l’un des rares pays à former ses chiropracteurs à l’Université. Une stratégie gagnante à tous niveaux, en termes de pratiques professionnelles, de recherche et de qualité des soins.

Des chiropracteurs formés à l’université

C’est à l’Université du Sud Danemark, à Odense, que sont formés tous les chiropracteurs danois, au sein du département de sciences du sport et de biomécanique clinique. Durant cinq ans, ils suivent une formation académique et professionnelle solide, qu’ils mettront ensuite en pratique durant un internat d’une durée d’un an.

En licence, 80% des enseignements en commun avec les étudiants en médecine

Dans le même ordre d’idée que le PASS en France, Parcours d’Accès Spécifique Santé, qui réunit dans un cursus commun d’un an les aspirants médecins, pharmacien, sage-femme, dentistes et kinésithérapeutes, les futurs chiropracteurs danois suivent 80% de leur cursus de licence en commun avec les futurs médecins. Trois ans pour construire les bases de futures collaborations fructueuses. 

La licence de biomécanique clinique s’articule en effet autour de trois parcours : le parcours biomédical, le parcours académique et le parcours professionnel.

Le parcours biomédical représente 60% du cursus. Il s’agit de comprendre le cycle de la vie par une maîtrise des fondamentaux des sciences biomédicales. Les étudiants, futurs médecins et chiropracteurs, y reçoivent des enseignements sur la génétique, le cerveau et les sens, la nutrition et la croissance, la médecine moléculaire ou encore le système musculosquelettique. Dans le cadre du parcours académique, qui représente 20% des enseignements, ces mêmes étudiants s’intéressent à l’épidémiologie, à la méthodologie de recherche, à la théorie des sciences ou encore à l’orientation Patient. Enfin, le parcours professionnel est spécifique aux étudiants chiropracteurs, ils y apprennent notamment le diagnostic différentiel, la palpation, ou les techniques de traitements des pathologies de la colonne vertébrale.

En master, les spécialités médicales au cœur du cursus

Pour leurs deux dernières années d’études, les futurs chiropracteurs suivent de nouveau trois parcours distincts. Dans le cadre du parcours clinique, qui représente 45% du master, les étudiants reçoivent des enseignements en médecine générale, orthopédie, rhumatologie et neurologie, dispensés par des médecins. Les futurs chiropracteurs sont également formés à la pharmacologie et à l’imagerie diagnostique. Le parcours professionnel de master se concentre sur le diagnostic et le traitement des pathologies des membres. Un lourd contingent d’heures est également consacré aux exercices de réhabilitation d’une part, ainsi qu’aux conditions musculosquelettiques spécifiques en pédiatrie et en gériatrie. Enfin, dans le cadre du parcours académique, tout étudiant en chiropraxie doit porter un projet de dissertation scientifique. S’en suit un internat de 16 semaines durant lequel chaque étudiant exercera 8 semaines en équipe pluriprofessionnelle en département de rhumatologie, puis 4 semaines en orthopédie, en rhumatologie ou en médecine du travail. Leurs études se terminent par un stage en cabinet privé.

Pour Audrey Yargui, présidente de l’association française de chiropraxie, « à la différence majeure que la chiropraxie est enseignée à l’université au Danemark, les enseignements délivrés aux étudiants français sont très proches. Les cursus proposés par l’Ifec en France et par l’université du Sud-Danemark sont d’ailleurs tous deux accrédités par l’organisme de contrôle de la formation interne à la profession, l’ECCE, European council on chiropractic education. Surtout, rappelons que dès 2013, dans son rapport sur les thérapies complémentaires, l’Académie de médecine relevait que «  Le programme des études [de chiropraxie] est, à en juger par l’intitulé des matières, très proche de celui des deux premiers cycles des études médicales, et l’enseignement particulier de la chiropraxie semble limité aux techniques, sans questions conceptuelles affichées ».


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