Que s’est-il passé récemment dans le domaine de la santé en France ?
Le député du Pas de Calais Philippe Fait (groupe ENSEMBLE) que nous avions rencontré il y a quelques mois de cela vient d’interpeler la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles sur l'encadrement de l'obligation de formation continue des chiropracteurs.
Il lui demande quelles mesures le Gouvernement entend prendre pour sécuriser durablement cette obligation de formation continue et dans quel calendrier il envisage la publication du nouveau décret attendu.
Source : Question n°6491 : Formation continue des chiropracteurs - Assemblée nationale
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie des données sur la démographie de plusieurs professions médicales (médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes, pharmaciens, infirmiers, kinésithérapeutes et pédicures-podologues) au 1er janvier 2024 issues du Répertoire partagé des professionnels intervenant dans le système de santé (RPPS).
Au 1er janvier 2024, la DREES dénombre :
233 400 médecins en activité (+ 1,4 % par rapport au 1er janvier 2023)
104 200 kinésithérapeutes en activité (+ 3,6 %)
74 200 pharmaciens en activité (+ 1,2 %)
45 800 chirurgiens-dentistes en activité (+ 1,2 %)
25 400 sages-femmes en activité (+ 4,3 %)
14 200 pédicures-podologues en activité (+ 1,7 %)
La mutuelle Carac, l'AFM-Téléthon et l'association Institut de myologie ont signé le 23 avril une lettre d'engagement portant sur un soutien de dix ans à la création de la Fondation de myologie. Ce projet vise à ériger une structure de référence mondiale dédiée à la recherche sur le muscle, envisagé comme un enjeu de santé publique majeur, de la prévention des maladies chroniques au maintien de l'autonomie à tous les âges de la vie.
La future fondation ambitionne d'étudier le muscle sous tous ses aspects (sain, malade, vieilli, blessé, entraîné).
La Miviludes a reçu au total 4 571 saisines en 2024.
Parmi les signalements et demandes d’informations adressés à la Miviludes entre 2022 et 2024 :
37 % portent sur les domaines de la santé et du bien-être,
35 % des saisines portent également sur les cultes et spiritualités,
13 % sur les formations, l’emploi et les finances,
6 % sur le complotisme, le séparatisme et les "autres formes d’engagement radical" comme le survivalisme,
9 % sur d’autres domaines.
Le rapport d’activité détaille d’ailleurs la nature des dérives signalées en matière de santé.
Si "les risques de survenance de dérives sectaires sont nettement plus élevés en cas d’intervention d’un non-professionnel de santé", la Miviludes souligne néanmoins "la persistance de cas concernant de véritables professionnels de santé". Parmi les signalements concernant la santé reçus entre 2022 et 2024, près de 20 % concernaient ainsi ces professionnels.
A noter que les parmi les professions les plus mentionnées dans les signalements figurent :
les psychologues 29%
les médecins généralistes 20%
les psychothérapeutes. 14%
les ostéopathes 12%
les psychanalystes 5%
les masseurs-kinésithérapeutes 4%
Le traitement du cancer demeure la principale cible des "gourous et charlatans", a-t-elle précisé, estimant que cela représentait en 2024 la "moitié" des signalements dans le domaine de la santé et du bien-être.
La mission a par ailleurs observé une hausse des signalements dans le domaine de la santé mentale, concernant principalement des "thérapeutes autoproclamés", tels que des "coachs de vie", des "hypnothérapeutes" ou encore des "énergéticiens".
Autre point d’attention de la Miviludes : 19 % des saisines reçues concernent "au moins en partie des mineurs", selon le rapport d’activité. Il s’agit de jeunes qui "naissent ou grandissent dans des mouvements" ou bien d’adolescents "en quête de repères pouvant être séduits par des discours trompeurs, simplistes qui répondent faussement à leur idéal".
Source : MIVILUDES-RAPPORT-24-web.pdf
Vendredi 18 avril 2025, le Ministère de la santé et de l’accès aux soins organisait un colloque intitulé « Lutte contre l’obscurantisme et la désinformation en santé » autour de deux tables rondes.
Depuis quelques années nous assistons à une défiance accrue envers la science et les institutions sanitaires alimentée par la crise du Covid-19, par les récents bouleversements géopolitiques et par la montée des discours complotistes et des dérives sectaires.
Omniprésentes sur les réseaux sociaux, les informations trompeuses ou inexactes (fake news) dans le domaine de la santé sont facilement propagées et peuvent avoir des conséquences néfastes sur la santé des individus.
Après avoir rappelé que la désinformation en santé nuit gravement et peut tuer, Yannick NEUDER a listé quatre axes de travail qui donneront lieu à des groupes de travail pour faire de cette action une priorité stratégique pour l'Etat :
création d'un observatoire national spécifiquement dédié à la désinformation pour mutualiser l'ensemble des efforts de veille et agréger l'ensemble des données sur la désinformation en santé ;
renforcer la vigilance vis-à-vis des plateformes numériques ;
faire émerger une culture scientifique généralisée avec un programme national d'éducation critique en santé ;
prévoir une cellule de riposte avec des systèmes d'alerte rapide et des actions coordonnées en cas de vague importante de désinformation.
Pour aller plus loin : Colloque au ministère pour la lutte contre la désinformation en santé - Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles
35% des professionnels de santé sont insatisfaits au travail, soit le double des autres actifs (18%).
Cette moindre satisfaction au travail s’explique : 75% ont trop de charge de travail et 54% sont confrontés à des situations de violence au travail. C’est deux fois plus que la population active.
Résultat, ils sont deux fois plus nombreux à être en mauvaise santé physique que les autres actifs : au cours des derniers mois, 45% des PS ont eu un problème de santé.
C’est encore pire sur leur mauvaise santé mentale : 35% des soignants se sentent en mauvaise santé mentale et 56% ont ressenti une charge mentale ou un stress excessif à
cause de leur travail. C’est 2 à 3 fois plus que la population active !
Ce sont les principaux résultats du sondage réalisé par ODOXA/la Chaire santé de science politique publié le 5 mai 2025.
Source : Santé mentale : les soignants 2 à 3 fois plus exposés que les actifs - Odoxa : Odoxa
Ce texte prévoit d’aggraver les peines encourues pour :
Les violences commises contre les professionnels de santé et les personnes exerçant au sein d’un établissement de santé, d’un centre de santé, d’une maison de santé, d’une maison de naissance, d’un cabinet d’exercice libéral d’une profession de santé, d’une officine de pharmacie, d’un prestataire de santé à domicile, d’un laboratoire de biologie médicale et d’un établissement ou d’un service social ou médico-social.
Les agressions sexuelles commises sur un professionnel de santé durant son exercice.
Les vols de matériel médical ou paramédical, les vols commis dans un établissement de santé et les vols commis au préjudice d’un professionnel de santé à l’occasion de l’exercice ou en raison de ses fonctions.
Le délit d’outrage est étendu à tous les professionnels de santé et à toutes les personnes exerçant dans l’un des lieux mentionnés précédemment.
L'article 3 permet à l'employeur, lorsqu'il a connaissance de faits de violences commises contre les agents d'une structure de soins ou médico-sociale, de déposer plainte après avoir recueilli le consentement écrit de la victime. Il pourrait également se constituer partie civile.
Enfin, en cas de violences ou de menaces commises à l’encontre d’un professionnel de santé libéral, un décret précisera les modalités selon lesquelles les Ordres ou les URPS pourront déposer plainte pour les professionnels qui en font expressément la demande.
Ce texte adopté par l’Assemblée nationale en 2024, puis par le Sénat en mai 2025 a fait l’objet d’une commission mixte paritaire (CMP) conclusive, le 20 mai 2025. Le texte sur lequel la CMP est tombée d’accord doit désormais être adopté définitivement par l’Assemblée nationale et le Sénat.
Source : Texte de la commission, n° 1441-A0 - 17e législature - Assemblée nationale