Un congrès au service d’une profession en transformation

À travers conférences, panels et ateliers, le congrès mondial WFC 2025 a dressé le portrait d’une profession chiropratique en pleine mutation, à la croisée des enjeux scientifiques, éthiques et politiques. Trois grands axes ont structuré les échanges : l’intégration de la chiropraxie dans les systèmes de santé, l’évolution des connaissances sur les troubles neuro-musculo-squelettiques (TNMS), et l’appropriation pratique de ces avancées par les cliniciens.

La capacité à travailler avec des outils communs (dossiers partagés, registres de résultats) et à participer aux politiques de santé publique est apparue comme déterminante. La session « Making a Case for Chiropractic » (vendredi) a d’ailleurs souligné l’importance de s’appuyer sur des données robustes pour asseoir la place de la profession dans les stratégies nationales de soins primaires.

Le deuxième grand axe du congrès a porté sur les évolutions scientifiques récentes relatives à la prise en charge des TNMS. Plusieurs plénières ont insisté sur la nécessité d’adapter les pratiques cliniques à la lumière des données probantes :

• La session d’ouverture « How Evidence is Transforming Healthcare and Chiropractic » (jeudi 8 mai) a montré que la médecine fondée sur les preuves n’est plus une option, mais un impératif. Les registres cliniques, l’analyse des résultats patients et la transparence des données deviennent des standards internationaux.

• Le panel « What Do We Need to Do to Transform Evidence into Practice? » a exploré les freins organisationnels et culturels à l’adoption des innovations, et proposé des pistes concrètes : développement professionnel continu, évaluation des pratiques, renforcement de la formation initiale.

Enfin, la plénière de clôture « Success in Building the Evidence Base » (samedi 10 mai) a valorisé les initiatives structurantes en matière de recherche chiropratique. Il a été rappelé que les publications, les protocoles multicentriques et les collaborations interuniversitaires étaient indispensables pour légitimer durablement la place de la profession dans la recherche en santé.

Les ateliers ont offert aux participants un espace pour transformer les idées en compétences pratiques. Plusieurs axes se sont dégagés :

• Approches populationnelles ciblées, avec des sessions consacrées à :

  • la santé de la femme (Female Pelvic Pain, Prenatal/Postnatal Care),

  • la pédiatrie (Diagnosis and Clinical Reasoning in Pediatric Patients),

  • le sport (Chiropractic Sports Performance, Injury Management).

• Techniques et innovations thérapeutiques, dont :

  • le Taping, les Force Modulation Strategies dans la manipulation vertébrale,

  • l’imagerie diagnostique avancée,

  • la communication thérapeutique et le raisonnement clinique.

• Méthodologie et pédagogie, avec des ateliers sur :

  • les outils d’évaluation fondés sur les résultats patients,

  • la prise de décision partagée,

  • l’intégration des données probantes dans la formation initiale.

Enfin, les sessions de posters scientifiques, très fréquentées, ont permis à de jeunes chercheurs et cliniciens de présenter des travaux originaux — en biomécanique, en santé publique ou en formation professionnelle — et de nourrir les discussions autour d’une chiropraxie éclairée, responsable et pleinement actrice du système de soins.