Que s’est-il passé récemment dans le domaine de la santé en France ?
Le ministère de la santé et de l'accès aux soins poursuit ses efforts dans la lutte contre l'obscurantisme et la désinformation en santé en confiant une mission d'expertise indépendante à trois personnalités scientifiques reconnues.
L'objectif des trois experts sera d'abord de cartographier les acteurs publics, associatifs et académiques mobilisés dans la lutte contre la désinformation, mais aussi de recueillir les expériences et bonnes pratiques et d'identifier les freins et les besoins à ce sujet.
Il leur faudra également "évaluer la coordination actuelle entre les acteurs et les dispositifs d'alerte" et "formuler des recommandations opérationnelles pour renforcer et pérenniser une stratégie nationale", en appui au futur observatoire.
Les trois experts remettront leur rapport d'ici décembre 2025 pour que les conclusions de ce dernier alimentent directement les travaux du comité de pilotage et accélèrent la mise en œuvre des premiers outils, note le ministère.
L’édition 2025 des "Comptes de la santé" de la direction statistique du ministère de la Santé, publiée le 20 septembre 2025, analyse les dépenses de santé en 2024. Au sens international, elles s’élèvent à 333 Md€ (11,4 % du PIB), en hausse de +3,6 % en 2024, une progression "parmi les plus modérées au sein de l’Union européenne", même si elle est plus élevée que les années précédentes. La consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) atteint 254,8 Md€ (+3,7 %) en net ralentissement (+3,7 %) en net ralentissement par rapport aux deux années précédentes (+4,1 % en 2022 et +4,8 % en 2023).
Les coûts de gestion du système de santé (16,9 milliards d’euros en 2024, soit 5 % de la DCSi) accélèrent (+4,9 % en 2024, après +2,4 % en 2023), essentiellement donc en raison des charges de gestion des organismes complémentaires (+5,8 % après +4,5 %).
En 2024, les dépenses de prévention augmentent de 0,9 %, après avoir diminué de 50,4 % entre 2021 et 2023 avec la sortie progressive de la crise sanitaire. Depuis 2019, les dépenses de prévention ont augmenté de 38,8 %.
Le reste à charge des ménages sur le champ de la CSBM s’établit en 2024 à 292 euros par habitant (276 euros en 2023). Les soins ambulatoires sont le premier poste que les ménages financent directement, mais c’est au financement des dispositifs médicaux qu’ils contribuent le plus (en part de la dépense). Ceux-ci sont moins couverts par les administrations publiques et les organismes complémentaires. Le reste à charge s’établit en moyenne dans l’Union européenne à 14,8 % de la DCSi. La France se situe parmi les pays avec le plus faible reste à charge de l’Union européenne, derrière le Luxembourg et la Croatie.
La publication du rapport 2025 de l’Observatoire national des violences en santé (ONVS) retrace les données recueillies pour les années 2023 et 2024.
En 2024, le nombre de signalements a augmenté pour atteindre 20 961 signalements d’atteintes aux personnes et aux biens provenant de 556 établissements et de professionnels libéraux témoignant d'une hausse significative tant au niveau des déclarants (+17,5 %) que des incidents signalés (+6,7 %).
Le total des signalements en libéral passe de 624 en 2023 à 665 en 2024 soit une hausse de 6,5%.
Certaines régions métropolitaines enregistrent des augmentations importantes, avec une hausse de 50 % dans les Hauts-de-France (passant de 886 à 1 325 signalements), de 40 % en Bretagne (de 1 540 à 2 156), et de 24 % en Auvergne-Rhône-Alpes (de 1 095 à 1 359).
Au contraire, plusieurs régions affichent une diminution des signalements : -10 % en Normandie et en Centre-Val de Loire, -8 % en Île-de-France, -5 % en Nouvelle-Aquitaine.
Les agressions envers les personnes demeurent largement prédominantes par rapport aux atteintes aux biens, et la gravité des faits s'intensifie de manière générale.
En 2023 comme en 2024, les violences verbales (niveau 1) prédominent dans le secteur libéral, représentant 60 % des signalements en 2023 (368 cas) et 59 % en 2024 (380 cas).
Si les signalements de niveau 1 n'enregistrent qu'une progression modérée de 3 %, les incidents de niveau 2 (menaces d'atteinte à l'intégrité physique) et de niveau 3 (violences physiques) connaissent chacun une augmentation significative de 11 %, passant respectivement de 168 à 186 cas et de 64 à 71 cas.
Cette évolution laisse entrevoir une possible détérioration du climat relationnel dans l'exercice libéral, avec un glissement progressif des incivilités verbales vers des formes plus graves d'agression.
Les infirmier(e)s (10 619) et aide-soignant(e)s (7849) sont les deux catégories de professionnels de santé les plus concernées par des actes de violences en santé (environ 90 % des professionnels de santé et 65 % de l’ensemble des victimes de violences). Suivent les médecins (1492) puis les chirurgiens-dentistes (323) et les masseurs-kinésithérapeutes (212).
Les violences sont principalement du fait des patients et résidents qui représentent 70 % des auteurs en 2023 et 72 % en 2024. Ce chiffre est le reflet de la détérioration de la relation soignant-soigné, exacerbée par les contraintes organisationnelles et les attentes parfois divergentes entre usagers et professionnels.
Les accompagnants, visiteurs et membres de la famille sont eux responsables de 17 % des actes de violence en 2023 et 16 % en 2024.
Les professionnels de santé apparaissent comme auteurs de violences dans une proportion stable de 3 % sur les deux années étudiées. Ce chiffre, bien que relativement modeste, met en lumière des tensions internes aux équipes soignantes.
Source : Les rapports annuels - Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles
Un extrait de cannabis spécifique soulagerait les douleurs lombaires chroniques sans créer de dépendance, selon un essai clinique publié ce 29 septembre par la revue Nature. Ce serait le premier à démontrer qu’une substance issue du cannabis, ici spécialement développée pour l’étude, peut traiter la douleur.
Selon les chercheurs, il n'existait pas jusqu'ici d'études fiables soutenant cette efficacité.
Jusqu’à présent, les médicaments utilisés dans les lombalgies chroniques se limitent aux analgésiques courants tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), qui ne sont pas dépourvus d’effets secondaires graves surtout en cas d'utilisation prolongée, ou aux opioïdes, qui créent une forte dépendance.
Cet essai a porté sur plus de 800 personnes insuffisamment soulagées par les médicaments, dont 22 % (180) avaient une douleur à composante neuropathique et 23,5 % (193) une douleur sévère.
Au bout de 12 semaines, ceux qui avaient pris l'extrait de cannabis ont rapporté une diminution de leur douleur de 1,9 point, contre 0,6 point pour ceux qui ayant pris le placebo. Après six mois, les participants ayant pris l'extrait ont déclaré que leur douleur avait diminué de 2,9 points supplémentaires. Ils ont également rapporté une amélioration de leur sommeil, de leurs aptitudes physiques et de leur qualité de vie.
Selon l'étude, l'extrait pris à cette dose n'entraînerait ni dépendance ni effets secondaires sévères. Et les effets secondaires les plus fréquemment observés (des vertiges passagers, une somnolence, une sécheresse buccale et quelques nausées) semblent s’atténuer avec le temps.