La patte d’oie désigne la zone où trois tendons, ceux du sartorius, du gracile (ou droit interne) et du semi-tendineux, s’attachent sur la face interne du tibia, environ 5 cm sous le genou. Leur insertion dessine un éventail évoquant une “patte d’oie”.
Ces muscles fléchissent le genou et participent à sa rotation interne, tout en stabilisant l’articulation lors de la marche, de la montée d’escaliers ou de la course.
La tendinopathie de la patte d’oie correspond à une inflammation ou une dégénérescence des tendons dans cette région. Elle peut s’accompagner d’une inflammation de la bourse séreuse sous-jacente (on parle alors de bursite de la patte d’oie). Ces deux affections sont souvent regroupées sous le terme de syndrome de la patte d’oie.
La tendinopathie de la patte d’oie est généralement favorisée par un stress mécanique répétitif sur la face interne du genou. Plusieurs facteurs peuvent y contribuer :
Facteurs mécaniques et posturaux :
Efforts inhabituels ou « trop » important du genou : course, tennis, natation (notamment la brasse), ou montées/descendes d’escaliers.
Désalignement du genou (genu valgum ou genou « en X »), qui augmente la pression sur la zone médiale.
Tension excessive des ischio-jambiers, limitant la souplesse et augmentant la friction sur les tendons.
Pieds plats (pied valgus), qui modifient la répartition des charges sur le genou.
Facteurs physiologiques et métaboliques :
Surpoids ou obésité, augmentant la charge sur l’articulation.
Diabète de type 2, qui fragilise les tissus tendineux.
Arthrose du genou, qui favorise une inflammation secondaire.
Troubles hormonaux ou sédentarité prolongée, réduisant la résistance tendineuse.
Selon une étude italienne (Aicale et al., Eur J Musculoskel Dis, 2024), cette pathologie touche plus fréquemment les femmes de 40 à 60 ans présentant un genu valgum et/ou un excès de poids. Elle est également fréquente chez les coureurs et les sportifs d’endurance.
Les signes typiques de la tendinopathie de la patte d’oie incluent :
Douleur progressive, souvent ressentie lors de la montée d’escaliers, du lever d’une chaise ou après un effort.
Sensibilité au toucher ou gonflement localisé (en cas de bursite associée).
Raideur matinale et gêne à la flexion du genou.
Parfois, douleur nocturne ou gêne pour s’agenouiller.
La douleur tend à s’atténuer au repos mais réapparaît à la reprise de l’activité. Chez certains patients, elle peut devenir chronique et limiter les activités quotidiennes.
Le diagnostic est avant tout clinique, posé par un professionnel de la santé après examen du genou.
Le praticien recherche une douleur à la palpation sur la zone d’insertion des tendons, située juste sous le condyle médial du tibia. Pour exclure d’autres causes (méniscopathie, arthrose, fracture de fatigue, syndrome rotulien), il peut recommander :
une radiographie pour écarter une lésion osseuse ;
une échographie pour visualiser une inflammation de la bourse ;
ou une IRM si les douleurs persistent ou si le diagnostic est incertain.
La chiropraxie propose une approche globale et non médicamenteuse, complémentaire aux traitements médicaux classiques. Le chiropracteur évalue entre-autres la posture, la marche et les appuis pour identifier les facteurs favorisants, puis peut effectuer des ajustements du bassin, du genou, de la cheville ou de la colonne afin de réduire les contraintes sur la patte d’oie. Par un travail musculaire et tissulaire, il relâche les tensions et améliore la mobilité. Des exercices ciblés, des conseils posturaux et des techniques comme le taping complètent la prise en charge pour favoriser une récupération durable et prévenir les récidives.