Le tendon d’Achille est le plus solide du corps humain. Il relie les muscles du mollet, le gastrocnémien et le soléaire, à l’os du talon appelé le calcanéum. C’est grâce à lui que nous pouvons marcher, courir ou encore sauter.
On parle de tendinopathie achilléenne lorsque ce tendon devient douloureux, raide ou épaissi. Il existe deux formes principales de tendinopathie :
La tendinopathie non-insertionnelle : la plus fréquente, localisée entre 2 et 6 cm au-dessus du talon.
La tendinopathie insertionnelle : située directement à l’attache du tendon sur le talon. Elle est parfois généralement plus difficile à traiter.
À l’échelle microscopique, un tendon sain est constitué majoritairement de collagène : des fibres solides, bien parallèles, qui assurent sa résistance.
En cas de tendinopathie, cette organisation se perturbe : les fibres deviennent désordonnées, la quantité d’eau et de certaines molécules augmente. Ces changements expliquent à la fois la douleur et l’épaississement observés lors des examens d’imagerie.
La douleur se situe à l’arrière de la cheville, parfois au lever (les premiers pas sont difficiles), et augmente à l’effort ou après l’effort.
On peut ressentir :
une sensibilité à la pression,
un épaississement ou de petits nodules,
plus rarement une impression de chaleur ou un léger crépitement au mouvement.
Dans les formes non-insertionnelles, on palpe souvent une zone sensible un peu au-dessus du talon ; dans les formes insertionnelles, la douleur est sur l’os du talon lui-même.
La cause principale d’une tendinopathie est un déséquilibre entre la charge imposée autendon et sa capacité de charge. C’est typiquement le cas lors d’une reprise de la course trop rapide, avec une augmentation brutale du volume ou de l’intensité des entraînements.
Certains éléments du mode de vie ou de la pratique sportive augmentent le risque de souffrir du tendon d’Achille :
une progression trop rapide des entraînements,
des chaussures inadaptées,
la course sur surfaces dures,
un échauffement insuffisant,
le maintien prolongé en position debout,
ou encore un traumatisme direct.
À noter que certains médicaments sont aussi associés à un risque accru de tendinopathie achilléenne : les fluoroquinolones, les corticoïdes et les stéroïdes anabolisants.
D’autres caractéristiques propres à la personne peuvent également fragiliser le tendon :
l’âge,
le sexe masculin : les hommes sont plus souvent touchés,
le surpoids, l’obésité, le diabète ou d’autres troubles métaboliques,
la faiblesse ou la raideur des muscles du mollet,
certaines variations anatomiques, comme la présence d’un muscle plantaire pouvant frotter contre le tendon.
Jusqu’à 24 % des sportifs présentent une atteinte du tendon d’Achille au cours de leur vie.
La fréquence est estimée à 1–2 % chez les adolescents sportifs de haut niveau.
Chez les sportifs de loisir, environ 9 % sont concernés.
Les ruptures complètes du tendon sont plus rares, mais touchent davantage les hommes.
Enfin, il existe une portion particulièrement vulnérable du tendon : entre 2 et 6 cm au-dessus de son insertion sur le talon. Moins bien vascularisée, cette zone est un site fréquent de douleur.
Le diagnostic est avant tout réalisé par un professionnel de la santé et comprend : un interrogatoire sur les symptômes, les habitudes de vie et l’historique médical du patient, l’examen clinique, notamment la palpation du tendon et l’observation les mouvements qui réveillent la douleur.
Les examens d’imagerie - échographie, IRM, et radiographie - ne sont pas systématiques mais peuvent être prescrits.
La prévention repose sur le bon sens de la progression et quelques repères simples :
Augmenter progressivement la course, la marche sportive ou les sauts (éviter les « sauts de charge »).
Toujours s’échauffer et réveiller les mollets avant l’effort ; intégrer des exercices et du renforcement régulier des mollets.
Varier les activités pendant les périodes où le tendon est sensible.
La chiropraxie aide à soulager la douleur liée à la tendinopathie achilléenne grâce à des techniques manuelles ciblées sur le tendon et les articulations du pied et de la cheville. Elle améliore la mobilité et réduit les tensions musculaires du mollet. Le chiropracteur accompagne aussi la reprise sportive avec des conseils personnalisés. Enfin, il contribue à prévenir les rechutes en donnant des conseils et des exercices personnalisés.