La spondylarthrite ankylosante est l’une des formes les plus connues du groupe des spondyloarthrites, qui regroupe également des maladies proches comme la spondyloarthrite axiale non radiographique. Cette dernière forme se distingue par l'absence de lésions visibles à la radiographie mais avec des signes d'inflammation détectables par l’IRM.
L'ankylose peut réduire considérablement la mobilité et dans certains cas engendrer une posture figée. Par ailleurs, la maladie peut affecter d’autres articulations périphériques comme les genoux, les hanches ou les épaules, ainsi que des organes tels que les yeux, la peau et l’intestin.
Le signe clinique principal de la spondylarthrite ankylosante est une douleur lombaire chronique associée à une raideur, particulièrement ressentie au repos, la nuit ou en début de journée. Cette douleur est dite inflammatoire car elle s'améliore avec l’activité physique et s’aggrave avec l’immobilité. Elle peut progressivement s’étendre à d'autres régions de la colonne vertébrale ainsi qu'à d'autres articulations périphériques.
Outre les douleurs, d'autres manifestations peuvent apparaître : une inflammation des articulations périphériques (épaules, hanches, genoux), une limitation de l’amplitude respiratoire en cas d’atteinte des articulations costo-vertébrales, une uvéite antérieure (inflammation de l'œil) qui provoque douleurs et rougeurs oculaires, ainsi qu’une fatigue intense. Certaines personnes développent également des symptômes digestifs tels que douleurs abdominales et diarrhées en lien avec une maladie inflammatoire de l'intestin, ou des manifestations cutanées comme le psoriasis.
La spondylarthrite ankylosante évolue selon des modes très variables d’un patient à l’autre. Certaines personnes peuvent présenter une forme bénigne avec peu de limitations, tandis que d'autres développent une ankylose vertébrale majeure entraînant une grande rigidité et parfois une invalidité.
Les principales complications incluent la survenue de fractures vertébrales, un risque accru de maladies cardiovasculaires. L’inflammation chronique peut également affecter les yeux, les intestins, voire, plus rarement, les poumons.
La cause exacte de la spondylarthrite ankylosante reste inconnue à ce jour. Cependant, plusieurs facteurs de risque ont été clairement identifiés. La génétique joue un rôle majeur : la grande majorité des patients atteints est porteuse du gène HLA-B27. Toutefois, de nombreuses personnes ayant ce marqueur génétique ne développeront jamais la maladie, ce qui souligne l’importance probable de facteurs environnementaux, tels que des infections intestinales, dans le déclenchement du processus inflammatoire.
Des recherches ont identifié d'autres gènes susceptibles de jouer un rôle, notamment ERAP1, IL-17, et IL-23, impliqués dans la régulation du système immunitaire. Par ailleurs, l’incidence est plus élevée chez les personnes ayant un membre de leur famille atteint. La maladie débute typiquement chez de jeunes adultes entre 17 et 45 ans et touche les hommes un peu plus fréquemment que les femmes.
Le diagnostic de la spondylarthrite ankylosante repose sur une approche clinique associée à des examens complémentaires. Lorsque les symptômes évoquent une origine inflammatoire, le professionnel de santé procède à un interrogatoire précis portant sur la nature de la douleur, son mode de survenue, ainsi que sur la présence éventuelle de raideur matinale prolongée ou d'amélioration avec l'exercice physique. L’examen clinique recherche une diminution de la mobilité vertébrale, une limitation de l’expansion thoracique et une sensibilité des articulations sacro-iliaques.
Pour confirmer la suspicion clinique, des examens d’imagerie sont réalisés. Les radiographies standard permettent de détecter des signes typiques comme l'érosion ou la fusion des sacro-iliaques. Toutefois, aux stades précoces, ces anomalies peuvent être absentes, et l'IRM devient alors l'examen de référence pour identifier des signes d’inflammation précoce. Les examens biologiques sont également parfois préconisés.
La spondylarthrite ankylosante nécessite une prise en charge médicale, et plus particulièrement par un rhumatologue. La chiropraxie peut jouer un rôle complémentaire dans la prise en charge de la spondylarthrite ankylosante. En effet, elle propose notamment la mise en place de thérapie manuelle qui peuvent contribuer à préserver la mobilité articulaire et à améliorer la qualité de vie du patient.
Après une évaluation personnalisée de la mobilité, de la posture et de la fonction musculaire, le chiropracteur utilise des techniques adaptées à l’état inflammatoire et aux éventuelles fusions vertébrales. En fonction des besoins et de l’état de santé du patient, le chiropracteur proposera probablement durant la consultation des mobilisations, des manipulations articulaires, des étirements et/ou un travail sur les tissus mous.
Il propose également un programme d’exercices thérapeutiques pour maintenir la souplesse, renforcer la musculature du tronc et favoriser l’auto-gestion des symptômes par le patient.
La chiropraxie peut ainsi agir comme un levier dans la prévention des complications fonctionnelles de la maladie. Elle encourage l’autonomie du patient en lui donnant les moyens de rester actif, ce qui est reconnu comme un élément fondamental pour contrôler l'évolution de la spondylarthrite ankylosante